PSYCHOLOGUE du TRAVAIL Lille Bertrand ROBIDEZ

PSYCHOLOGUE  du TRAVAIL   Lille Bertrand   ROBIDEZ

Génération Y

Génération Y, le choc des cultures en entreprise

La génération Y bouleverse les codes des entreprises.

Ils posent sans cesse des questions, n'imaginent pas faire toute leur carrière dans la même société, sont connectés sur les réseaux sociaux pendant leurs heures de travail, ont troqué leur costard-cravate contre un uniforme jean-baskets... Les nouveaux salariés bouleversent les codes de l'entreprise. C'est la génération Y.

 

Surnommés ainsi parce qu'ils succèdent à la génération X, constituée de post-baby-boomers, ces jeunes salariés sont âgés de 18 à 30 ans. Si les X ont connu la Guerre froide, eux ont grandi avec la mondialisation, le chômage et la peur du déclassement social. Plus diplômés et plus connectés sur le monde, ils connaissent pourtant plus de difficultés à entrer sur le marché de l'emploi. Ce contexte économique a fait évoluer leur rapport à l'entreprise. "Toutes les générations possèdent leur lot de défis mais celle-ci est la plus 'challengeante' car elle remet en question toutes nos méthodes de management et nous forcent à revoir nos modèles", raconte François de Wazières, directeur international du recrutement chez L'Oréal.

 

Plus individualistes que leurs aînés et moins attachés à la société pour laquelle ils travaillent, ils n'hésitent pas à changer d'entreprise lorsque celle-ci ne répond plus à leurs attentes. Les Y sont plus motivés par le poste qu'on leur propose que par le prestige de l'entreprise. "Nous sommes obligés de revoir tous nos processus de ressources humaines pour favoriser la transparence au sein de l'entreprise", assure le directeur du recrutement. Les entreprises doivent donc leur proposer de vraies perspectives d'évolution de carrière s'ils veulent les garder au sein de l'entreprise.

 

Un nouveau rapport à la hiérarchie

L'arrivée de cette nouvelle génération a également profondément modifié le rapport à la hiérarchie. La Génération Y - qui se prononce "why" en anglais - est une génération du pourquoi. "Ces jeunes salariés sont en quête de sens, ils ont besoin de comprendre pourquoi on leur demande d'effectuer telle ou telle mission. Les managers ne peuvent plus se contenter de donner des ordres, ils doivent désormais se justifier", précise François de Wazières. Le respect ne s'obtient plus grâce au titre ou à une fonction mais grâce à l'efficacité. Ils attendent de leur manager des réponses rapides, des retours réguliers sur leurs travaux.

 

Le rapport patron-employé a également été modifié par leur usage d'Internet. Plus interconnectée que collective, cette génération, également appelée Digital Native, considère les rapports sociaux au sein de l'entreprise de manière plus transversale que leurs aînés. Ils privilégient désormais les relations entre services. "On glisse progressivement vers des rapports horizontaux. Les Y, habitués à surfer d'une tâche à l'autre, favorisent la collaboration au sein des entreprises", explique Julien Pouget, consultant en management et fondateur du blog GénérationY.com.

 

Adaptation mutuelle

Contrairement aux générations précédentes, les Y s'attendent à ce que l'entreprise s'adapte à leurs valeurs et non l'inverse. Avec l'allongement de la durée du travail, les différentes générations doivent apprendre à collaborer. "Ca amène parfois à des situations de crispation au sein des entreprises. Les managers ne comprennent pas toujours leurs valeurs et les façons de travailler de ces nouveaux salariés", assure Julien Pouget. Pour y parvenir, l'adaptation mutuelle est de mise. Car si par bien des égards, les Y se différencient de leurs aînés, ces nouveaux salariés sont tout aussi impliqués dans leur travail que les X ou les baby-boomers et cherchent à s'y épanouir.

Publié dans l'EXPRESS Par Caroline Politi,



20/11/2015